D’où vient le terme plaque minéralogique ?

Avez-vous déjà vu des plaques auto faites de minéraux ? Probablement jamais. Et c’est tout à fait normal. Le plus souvent, les plaques d’immatriculation sont conçues à base d’aluminium ou de plexiglas, et non de minéraux. Mais alors, pourquoi utilise-t-on également le terme “plaque minéralogique” ? Pour répondre à cette question, un petit point histoire s’impose. 

Petite histoire de la plaque minéralogique

Pour comprendre l’histoire de la plaque d’immatriculation, il faut faire un retour au XVIIIe siècle. Bien que la voiture n’existait pas encore, ce sont d’autres moyens de transport qui devaient être identifiés. 

C’est le secteur minier qui a introduit l’immatriculation des véhicules ou plutôt des chariots. À l’époque, le comptage des marchandises prenait du temps et la productivité en était ralentie. Pour gagner en efficacité, les miniers ont utilisé des plaques minéralogiques sur leurs chariots afin d'identifier le matériel transporté. Grâce à un code spécifique pour chaque type de produit, l’inventaire du stock roulant était facilité. 

Parallèlement, les villes se sont emparées de l’idée afin de réglementer la circulation des véhicules hippomobiles. Sur ces plaques auto, les coordonnées du propriétaire devaient être indiquées. L’objectif n’était pas d’identifier du matériel, mais les fauteurs de trouble en cas d’accident de la route. Un siècle plus tard, les chemins de fer commencent à utiliser l’identification des trains à travers le même système. 

À la fin du XIXe siècle, lorsque les toutes premières voitures font leur apparition, c’est tout naturellement que les plaques d’immatriculation sont apposées sur les automobiles. Avec la démocratisation des véhicules à moteur et la multiplication des accidents de la circulation qui l’accompagnait, les plaques auto se sont développées en masse. 

Et c’est ainsi que le système de la plaque d’immatriculation est né. 

L’immatriculation par le service des mines 

Face à l’utilisation massive des voitures, une loi appliquée à partir de 1901 imposa à tous les propriétaires de véhicules à moteur de permettre leur identification à l’aide d’une plaque auto. Les miniers étant les premiers à avoir utilisé l’identification de leurs chariots, c’est le service des Mines qui était chargé d’immatriculer les véhicules en France, et ce, jusqu’en 1928. Depuis cette date, l’immatriculation des plaques auto est passée entre les mains de nombreuses administrations (préfectures, direction régionale de l’industrie de la recherche et de l’environnement, etc.). Dans le même temps, le système de numérotation des véhicules a subi de nombreuses modifications. Le dernier changement date de 2009 avec le SIV que l’on connaît actuellement. 

Au début du XXe siècle, il n’était pas rare d’entendre des conducteurs dire “je vais passer aux mines”. Ces derniers n’étaient pas miniers, ils allaient simplement faire immatriculer leur véhicule. Même après 1928, cette expression est restée ancrée dans le langage populaire, ainsi que le terme “plaque minéralogique”. 

Plus de 100 ans plus tard, le service des mines n’est plus en charge de l’immatriculation des véhicules, mais les plaques minéralogiques (sans minéraux) demeurent. Et il y a fort à parier que cet abus de langage ait encore de longues années devant lui !